samedi 5 novembre 2011

L’érotisme de l’automne





EDOUARD BOUBAT "La petite fille aux feuilles mortes" 1947







Odeur de terre humide, verticale et troublante
Impudiquement offerte, exposée.

Du plus profond de l’immanence,
La main plongée dans ta lourde chevelure emmêlée, hirsute,
Sorcières de Michelet, fragiles et recluses
Jonchez le sol, encore !
Recouvrez le monde de l’humilité de la chute non originelle,
De celle des fanes et des fleurs d’autrefois,
De brindilles, de potions qui entêtent,
De tapis de feuilles mortes qui n’attendent que nos corps nus,
Qui jonchent toute chose,
S’offrent à la lente décomposition, nourricière et fertile.

Les pieds nus dans la glaise. Les enfants Cours d’école.
Flaques et pieds raidis de glace. Nez qui pique et rosit.
Fantasmes ensevelis sous des montagnes rousses, coups de pieds,
Se rouler dedans, encore…
Jusqu’à s’y perdre, s’y confondre…

Que l’art et le concept aillent se rhabiller, s’agenouillent devant l’écorce humide et renâclent, même maladroitement, les rythmes décélérés, les couleurs qui explosent.
Les  premiers laboureurs se délectent, se roulent avec sensualité dans une terre épaisse et molle.
La pluie a écharpé en souriant l’arrogante sécheresse estivale, doucement.
Le froid saisit les organes effrontés…
Encore…

La reproduction, du même et de l'Autre, l'engendrement, se mon(s)trent... 
Les truites sont pleines. 
Nous enlèverons délicatement les poches sous un filet d'eau glacée, nous mangerons leurs œufs  sur du pain légèrement grillé et avec du citron, 
Aujourd'hui, ou bientôt... 


Automne en Essonne, par Boris.



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